chapitre 3

Publié le par Néron

« Flap » « Flap » « Flap »

Le bruit se répétait, inlassablement. Une sensation de confort envahit René : un lit chaud et moelleux. Il somnolait, à mi-chemin entre le rêve et l’éveil : le noir conscient.

« Flap » « Flap » « Flap »

Une pensée germa de l’esprit engourdi du jeune homme qui tentait d’interpréter le bruit « Un hélico ? »

En effet le bruit du rotor se fit plus distinct. Il en devint assourdissant : « Mais il va se poser sur mon toit ! ». La chose ne tarda pas à se produire. Pas sur le toit. D’après le bruit, l’engin s’était posé à environ 200 m de sa maison. René se leva et gagna son salon.

De là il contempla, au travers d’une large baie vitrée, le paysage qui s’étalait devant lui.

Tout n’était que glace et neige : sa maison surplombait un lac canadien gelé cerclé de forêts. Des sapins ployaient sous la poudre blanche tandis que le lac piègeait les joncs qui le bordaient.

Au loin se détachait la silouette grise de l’hélicoptère et ses passagers qui marchaient à bonne allure vers la maison.

René s’habilla et se lava prestement. Il jeta un coup d’œil au miroir : le visage d’un jeune homme d’une trentaine d’années au traits minces s’y dessina. Yeux verts, cheveux très sombres, l’allure d’un hybride entre Italiens et Norvégiens.

 

 

La sonnette retentit, un homme se présenta à l’entrée. Il était vétu d’un impécable smoking noir, portait un chapeau assortit, le tout constellé de flocons de neige :

-         Monsieur René Durdoreil ?

-         Oui ?

-         CIA. Veuillez me suivre s’il vous plait.

René regarda par-dessus l’épaule de l’homme. Deux autres agents se tenaient sur le perron. Qu’est-ce qu’ils lui voulaient ? Ca devait être urgent pour qu’ils aillent le chercher en hélicoptère.

-         C’est pour quoi ?

-         Je ne sais pas. On m’a juste demandé de vous emmener jusqu’à l’aéroport de Montréal.

-         L’aéroport ? Pour aller où ?

-         Je ne sais pas.

Tout cela sentait les ennuis. René voulu s’en assurer :

-         Et si je refuse ?

-         Nous vous emmènerons de force.

Ainsi donc ils l’enlevaient ? Tant pis. Il irait avec eux. Il n’était pas de taille à lutter.

-         Allons-y

 

 

 

 

Le petit groupe embarqua dans l’hélicoptère. La pesante machine s’ébranla et quitta le sol sous le vacarme de ses pales. René regarda l’ascension de son hublot : « Dans quoi me suis-je fourré ? »

 

 

Quelques minutes plus tard, il  fixait le paysage uniformément blanc qui défilait rapidement sous ses yeux, perdu dans ses pensées.

On lui avait confié un casque qui atténuait le bruit assourdissant du rotor.

L’un des agents lui fit signe. René finit par comprendre qu’il lui expliquait comment allumer la radio installée dans le casque.

Au bout de quelques singeries de l’américain, le jeune homme ressentit une intense satisfaction lorsqu’il parvint à activer l’écouteur.

-         Monsieur René Durdoreil ? Vous m’entendez ?

-         Oui.

-         Nous venons de recevoir nos instructions.

 

 

Publié dans La seconde fondation

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