chapitre 2

Publié le par Adrien Tonau

Je me souviens encore de l’appétit avec lequel j’engloutit le pain. Il ne m’en resta pas le quart le lendemain. Je retraversais les ruelles, venteuses et humides malgré la chaleur étouffante qui régnait autour. Des conduites d’eau émanait une odeur de chair en décomposition, un relent putride qui rendrait malade le plus sain et le plus robuste des hommes. Je ne cessais de me demander la tâche qu’allait me confier mon employeur. C’est un travail moins dangereux m’avait-il dit. Le péril est une notion propre à chaque être et je n’étais pas sûr qu’il partage la même échelle de danger que moi.

En effet, sous le porche de son abri, j’eu une désagréable surprise, Il me serra le bras, d’une main franche et vigoureuse. Sa peau était presque du cuir et sa main calleuse s’assurait que je n’avais pas de lame sous ma manche. Il commença, comme cela, sans autres préambules :

- C’est toi qui a volé la toge hier, alors je vais te faire une faveur. Voilà, le sénateur Infarctus est comme tu le sais extrêmement riche. Il possède une Villa dans la campagne environnante de Rome où il organise régulièrement de luxueuses réceptions. Mon garçon, je souhaite que tu me donne la date de la prochaine.

- Quel est le rapport avec les habits de sénateurs ? Me hasardais-je.

- Je t’ai déjà dis de ne pas me poser de question…Il marqua une hésitation…Mais bon, ça te concerne alors écoute : tous les jours après la séance, les sénateurs vont discuter aux thermes. Je veux que tu t’infiltre parmi eux. Je t’ai choisi parce que tu es le plus jeune d’entre nous et que tu pourras te faire passer pour le fils de l’un d’eux, ce qui t’évitera de répondre aux questions pointues.

- Donc tout ce que vous voulez connaître, c’est la date de leur fête ?

- Exactement. Tu ne cours qu’un seul risque, vu ta corpulence, ils vont t’interroger sur les raisons de cet état. Prépare une réponse appropriée.

La porte se referma, comme toujours en un violent claquement. Je tournais les talons alors qu’elle s’ouvrit de nouveau :

- Hep ! Petit, n’oublis pas qu’il est probable que le sénateur à qui tu as volé la toge y soit.

Je savais que j’avais été choisi par défaut pour ce travail et si je réussissais, je ne serais probablement pas payé, je pris néanmoins la route des thermes.

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Publié dans erebusbiblotecae

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